Après quelques hésitation plus ou moins légitimes pour diverses raisons toutes plus farfelues les unes que les autres et de moultes réflexions, j'ai finalement décidé de me rendre pour la toute première fois à Bressuire sur un tournoi Future. Pour les débutants, les tournois dits "Futures"  sont plus communément appelés pour les non adeptes, des tournois de troisième zone sur le circuit professionnel. L'occasion pour les jeunes joueurs professionnels de faire leurs premières armes et par la même occasion empocher leur tout premier point ATP tant nécessaire pour monter au classement mondial.

Une heure trente de bus pour rejoindre Bressuire de Poitiers, et une petite marche de 30 minutes histoire de bien entretenir la forme et nous voici au club de tennis de Bressuire.

Arrivé sur le site de la compétition, on peut entendre de l'extérieur les joueurs frapper et batailler pour tenter de se qualifier désespérément pour le deuxième tour des qualifications.

L'entrée du tournoi ne donne pas spécialement envie de s'y aventurer il faut bien l'avouer. Quatre plantes se battent en duel pour vous faire une sorte d'allée qui vous mène jusqu'à la porte d'entrée. Ajoutez à cela, une simple banderole de deux mètres sur un mètre tendue et accrochée à trois mètres de haut. On a connu mieux comme accueil! Cependant, le tournoi est en troisième zone, donc il ne faut pas non plus s'attendre à voir un magnifique tapis rouge! Donc finalement, bien que le hall d'accueil paraisse froid, voir glacial tout comme la température extérieure ce jour là, sans oublier les quatre plantes et leur mini chapiteau en bâche blanche, cela correspondait bien à la caractéristique de ce type de tournoi à savoir le système D!

Passé ce hall d'accueil digne d'une salle  d'attente chez le dentiste, le club retrouve une âme une fois à l'intérieur. Une grande salle de vie où joueurs, coachs et organisations vivent en parfaite symbiose. Une seconde salle à droite de cette première regorge de vie et d'entrain. On y retrouve le bar, l'espace transports, un salon avec une télé, et un couloir qui donne accès aux bureaux de l'organisation du tournoi. Une véritable zone mixte où transitent professionnels et amateurs de la petite balle jaune le temps d'un week-end comme nous ou pour toute la durée du tournoi pour les autres.

Dans cette seconde salle un escalier qui mène tout droit vers le cordeur (le même qu'à l'Open Masculin 86), à gauche, une autre salle, celle de la restauration. À droite du cordeur un espace réservé aux joueurs et au kiné. De ces trois espaces, spectateurs et joueurs peuvent voir le déroulé des matchs et ainsi se tenir prêts à rentrer sur le court à tout moment.

Côté décoration le club semble s'être arrêtée dans les années 90. Mais qu'importe je ne suis pas là pour voir ça mais pour voir du tennis!

Les trente minutes de marche ont eu raison des premiers matchs de la journée qui débutaient à 9 heures. Qu'importe, le match que j'aurai souhaité voir s'est terminé par la victoire du français Louis Lechevretel découvert à Poitiers lors de l'Open Masculin 86 et c'est ça le principal.

Quatre courts à disposition et neuf rotations de prévues dans la journée sur trois courts et huit match sur le quatrième ; autant dire qu'il ne fallait pas prendre trop de retard sur la programmation faite par le juge arbitre Sosthène Le Camus, également juge arbitre à Poitiers l'an dernier...

Seulement patatras, rien ne s'est déroulé exactement comme prévu! Un petit match et puis plus rien! Nada. Un problème de condensation sur Central et le court numéro 1 vient mettre en péril toute l'organisation de la journée.

Tous les joueurs sont prêts à l'exception de l'arbitre qui passe la serpillère sur le court entre la ligne de service et celle du fond du court.

Les joueurs observent, scrutent, du coin de l'oeil, ou bien même s'encouragent entre eux. Et certains, finissent bien sur par pousser quelques gueulantes envers eux-même, un grand classique, ou bien contre les éléments extérieurs. Et il faut bien avouer que les éléments extérieurs n'ont pas manqué pour cette première journée de tournoi.

L'hallucination semble avoir atteint son niveau névralgique, quand quelques bénévoles, avec leur souffleur entrent sur le Central et le court 1 pour tenter d'enrayer la situation. Imaginez le bruit du souffleur dans une salle de tennis et vous avez la réaction d'un joueur de tennis en plein match. Benoit Paire et Fabio Fognini en tête aurait piqué une crise qu'eux seuls sont capables de faire. Ceci-dit, le français Tony Bourcet qui était opposé à David Pel a lui aussi fait par de son agacement sur le terrain.

A 12h40, toujours aucune amélioration. Le concert de la souffleuse est toujours d'actualité. Le tournoi tourne donc toujours au ralenti. La mi-journée est passée et toujours une seule rencontre jouée sur le Central et le 1, tandis que les courts 4 et 5 continuent eux de faire leurs rotations.

Une visite chez le physio, un déjeuner par là, une sieste, telles sont les activités phares pour tenter de tuer le temps durant ces longues minutes qui paraissent interminables.

Vingt minutes plus tard, la situation se débloque enfin et la vie du tournoi reprend au club de tennis de Bressuire.

Outre le nombre important de matchs à suivre durant toute la journée, nous nous sommes concentrés plus particulièrement sur les matchs de quatre joueurs pour cette première journée de qualifications.

La présence de certains joueurs en qualifications en a surpris plus d'un nous compris. Voir le suisse Yann Marti, Maxime Tabatruong, Antoine Escoffier, ou encore Hugo Nys dans des qualifications d'un tournoi Future d'une dotation de 10.000$+H pourrait paraitre scandaleux, car en toute objectivité, ces joueurs n'avaient absolument pas besoin de forcer pour se qualifier dans le tableau final et enlevait ainsi le charme des qualifications que l'on sait piège pour beaucoup, même en étant tête de série. Cependant, peut-on dire à ces joueurs qui souhaitent participer au tournoi que ce n'est pas possible car ce ne serait pas logique? Difficile d'y répondre. Ce qui est sur, cependant, c'est qu'en effet, cela peut "piquer" dans certains tournois des places à d'autres joueurs , qui eux étaient légitimes à pouvoir s'aligner dans le tableau des qualifications. C'est un débat qui devrait mériter un article, mais ce sera pour une prochaine fois si vous le voulez bien...

Au cours de la journée, les français venus en nombre comme toujours dans un tournoi organisé dans l'hexagone, ont avancé leur pions en vue du prochain tour....

Hugo Pierre, Thomas Le Boulch, Hugo Nys, Antoine Escoffier, Constantin Belot, Yann Marti, Matthieu Roy, Victor Liope, Quentin Roch, Lény Mitjana, Scott Clayton, Arthur Reymond, Nathan Seateun, Mathieu Scaglia, Billy Harris, Loris Pourroy, David Emery, Germain Simon, Antoine Damiens, Manuel Guinard, Aleksei Nerushenko, Lucas Bouquet, Loick Bruandet, Louis Lechevretel, Cyril Respaut, David Pel, Florian Simbozel, Joran Vliegen, Billy Harris, Alvaro Lopez San Martin, Alexis Klegou et enfin pour finir Joffrey De Shepper.

Tels étaient les qualifiés pour le deuxième tour des qualifications après cette première journée.

Au lendemain de cette première journée de qualifications, après une nuit à l'hôtel absolument pas prévue, retour au tournoi. Outre les matchs de la journée, mon attention s'est posée plus particulièrement sur les conditions de jeu et la structure.

Pour faire simple. Concernant la structure, c'est une salle assez imposante, où le froid s'installe très facilement.

Si vous souhaitez assister aux qualifications de Bressuire, pensez à emmener avec vous, gants, écharpe, pull en laine, doudoune, bonnet et éventuellement boisson chaude dans un Thermos qui est un plus non négligeable, même si le club vend du thé et du café.

Si l'on fait l'impasse sur la décoration qui semble s'être arrêtée il y a quelques années en arrière, le club de Bressuire n'en est pas moins chaleureux. Cette atmosphère chaleureuse et quelque peu ancienne est en réalité, ce qui fait le charme de ce tournoi.

Durant mes trajets à bord des navettes du tournoi, j'ai pu constater que ce tournoi fonctionnait en partie grâce à un groupe de bénévoles qui ne comptent pas leur heures pour le bon déroulement de l'événement, ce qui est, il faut le reconnaitre, de plus en plus rare de nos jours.

Pour finir, je remercie Valérie, une autre fidèle, parmi les fidèles, qui a eu le courage elle aussi de venir ce dimanche, pour assister aux qualifications. Comme vous pouvez le constater, les tribunes du tournoi de Bressuire ont eu un grand succès durant ces qualifications.

On a l'habitude de ne pas y voir beaucoup de monde durant les tournois et plus particulièrement pendant les qualifications, car le grand public pense que ce ne sont pas des joueurs connus (c'est vrai mais dans le tableau final c'est vrai aussi généralement...), qu'ils ne perceront jamais (ça dépend qui certains le font actuellement...) et que de toute façon il est plus intéressant d'aller voir jouer des joueurs qui savent tenir la balle plus de trois échanges que des mecs qui font fautes sur fautes! (Comme si les joueurs qui participent aux qualifications ne savaient pas tenir plus de trois échanges... Ce ne sont pas des débutants aux dernières nouvelles!!!!)

Cependant, je dois avouer que je n'avais jamais vu ça... Deux, trois spectateurs tout au plus dans une même journée, et peut-être une dizaine sur l'ensemble du week-end. Point positif, nous avions pleins de places.

Trêve de plaisanteries. Je vous encourage vivement à venir assister à un tournoi tel que celui de Bressuire. D'une vous ferez des nouvelles découvertes peut-être avant tout le monde, comme nous avons pu le faire avec Valérie en découvrant le jeune français Antoine DAMIENS, ou encore le malgache Lucas ANDRIAMASILALAO me concernant et Lény MITJANA pour Valérie.

Cela permet également de revoir vos découvertes et de prendre de ses nouvelles autre que par les réseaux sociaux. Vous voyez, il y a pleins de bons côtés à aller sur ces tournois dont peu de personnes connaissent l'existence...

Victor TABUTEAU