Ça y est. Le rideau est tombé. Le dernier match de la journée sur le Melbourne Arena vient de se terminer. Comme prévu, l'Écossais Andy Murray salue le public australien une dernière fois, sous une pluie d'applaudissements.
Il y a toujours cette sensation étrange lorsqu'un joueur annonce sa prochaine retraite. Tout le monde souhaite être là. Être là afin de pouvoir dire à ses enfants et petits enfants plus
tard, "tu sais j'y étais lorsque ce joueur a joué son dernier match ici ! " Cela peut paraître ridicule, et pourtant... Tout le monde comme d'un seul homme, rend hommage à la
carrière d'un joueur qui a été présent dans le Big 4, fût numéro un mondial et vainqueur de Grand Chelem. La majorité du public se range derrière ce joueur pour le soutenir, l'accompagner comme
si ce dernier vivait ses dernières heures. Un soutien plus ou moins sincère, on ne se le cache pas. Certains sont de vrais fans, des purs et durs de la première heure. D'autres profitent de la
situation pour prendre part à cette fête. Mais qu'importe, on gardera en tête cette superbe ambiance à la toute fin, lorsque les deux joueurs ont quitté le court ensemble, sous les
applaudissements du public.
L'histoire retiendra également qu'en ce 14 janvier 2019, Andy Murray retombé à la 230e place mondial, a su livrer une belle et grosse bataille pour son tout dernier match sur le continent austral.
Mené deux sets à zéro face à Bautista Agut, Sir Andy a su faire revivre la bête, le tueur, qu'il fût auparavant.
Le public attendait un combat, une bataille physique. Ils ont été gâté. Celui que l'on adorait détester sur le court avec son côté ronchon, a su faire vaciller la tête de série 22 de l'Australian Open.
Sous la chaleur estivale australienne, Andy s'est débattu autant qu'il le pouvait pour faire durer ce match que tout le monde attendait.
Après avoir annoncé sa possible fin de carrière ici à Melbourne il y a trois jours, Andy Murray était forcément scruté par tous les fans de la petite balle jaune, dans l'attente du moindre petit signe. Malheureusement, la gêne physique s'est faite ressentir, l'intensité n'était pas celle que nous avions pu connaitre par le passé. Mais qu'importe, l'envie, la détermination étaient toujours aussi présentes. Cela n'a cependant pas empêché Bautista Agut de mener assez vite deux sets à zéro après seulement une heure trente de match.
Sir Murray n'était pas pour autant abattu, loin de là. Au courage, l'ex numéro un mondial fini par empocher les deux sets qui suivirent. Les deux deux au terme d'un tie-break.
Tout le monde se met alors à rêver d'un possible exploit. Cela fait déjà plus de trois heures trente que le match a débuté. Murray n'a pas disputé de match en cinq sets depuis belle lurette. On se rend finalement compte que malheureusement, cela va être trop juste physiquement. Le Britannique s'est vite retrouvé au pied du mur (1-5). D'un seul homme, à nouveau, le public scande des "Come on Andy ! ", se met à applaudir. Ils savent. Tout le monde sait que l'Écossais sert peut-être pour la dernière fois. L'émotion monte, et submerge. Murray mère et fils tentent tant bien que mal à cacher leurs yeux rougis. Déjà quatre heures et cinq minutes que les deux hommes sont sur le court. Murray parvient à trouver l'énergie nécessaire pour claquer un ace et sauver sa peau.
La fin de l'histoire, tout le monde la connait. L'Espagnol Bautista Agut remporte son jeu blanc, sur une faute en revers de l'Écossais. Agut exulte de joie, passe de l'autre côté du court et vient rejoindre le vaincu du jour.
A écouter le public, on a l'impression que le vainqueur est en réalité Murray. Il l'est à sa façon. Celle d'avoir su tenir pendant plus de quatre heures de match, avec une condition physique amoindrie, le tout face à un adversaire qui n'a montré aucune émotion du début à la fin.
Celui qui nous fait pleurer de rire sur les réseaux sociaux avec ses pulls moches à l'occasion de Noël, a bien failli nous faire pleurer une fois encore, mais pas de rire, lorsqu'il a tiré le rideau pour de bon en saluant le public.
Un au revoir qu'il a refait ensuite sur les réseaux sociaux, via une story sur Instagram. En espérant que cette story ne soit pas la dernière de sa carrière, et que cette dernière s'arrête comme il l'espère, chez lui, dans son jardin du Center Court de Wimbledon...
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