Et si c'était lui?

Maestro? Déjà pris. Mozart? Aussi. Alors que lui donner comme surnom? Pour l'instant appelez le juste par son nom. Après tout, son nom suffit pour savoir qu'on parle de lui. En fait, il n'a pas besoin de parler quand on lui demande son parcours, ses résultats parlent pour lui. Champion d'Europe en simple comme en double, vainqueur en double à Roland Garros, finaliste à l'US Open, numéro 3 mondial tout ça dans la même année (2014) en tant que Junior sans oublier son titre au tournoi des Petits As à Tarbes en 2010. La liste des titres décrochés est encore longue mais on va s'arrêter là pour aujourd'hui.

Alors est-ce vraiment lui? Est-il le "messi"? Va-t-il enfin succéder à Noah et nous fera-t-il vibrer comme ses ainés? Deviendra-t-il un jour numéro 1 mondial? Nous fera-t-il gagner la Coupe Davis? STOP! Ne nous enflammons pas pas trop. À combien de joueurs avant lui, avons-nous posé - et à qui nous posons encore de façons plus ou moins détournées - ces questions? Même si on rêverait de répondre oui à toutes ces questions, nous n'en sommes pas là.

Oui, ce jeune joueur de 18 ans a bien ce petit quelque chose en plus comme l'on eut Gasquet, Tsonga, Monfils et autres avant lui.

Oui, ce jeune joueur joueur possède bien ce don. Oui, ce jeune joueur est promis à de grandes choses.

Oui, oui, oui... Toujours oui.

Mais peut-on vraiment savoir ce qui va se passer dans 5 ou 6 ans? Non personne. Si cependant on ne prend pas trop de risques en affirmant qu'il va rentrer dans le top 100, dans un avenir proche, dire qu'il va gagner Roland Garros dans deux ans... déclarer de tel propos est tout simplement fantasque, du moins pour l'instant! Car au vu de son classement actuel, ce serait bien la toute première qu'un joueur classé tel que lui parvienne à remporter le tournoi Porte d'Auteuil. Mais qu'importe. Cessons la "tennis fiction".

Concentrons nous plus sur lui, le joueur d'aujourd'hui en 2015 et non celui de 2020...

Le Quentin version 2015 se dote d’une arme qui peut, si elle est bien en place, être monstrueuse, comme elle a pu l’être durant cette semaine à Poitiers. Cette arme qu’est le service, lui permet de gagner un grande majorité des points. Deuxième arme non négligeable, son physique. Il est certes élancé mais il court partout! La volée de coup droit n'est pas inintéressante non plus.

En fait, Quentin Halys a toutes les bases. Il ne tient donc qu'a lui et à son entraineur Olivier Ramos, d'améliorer et perfectionner cette base déjà si performante.

Alors Maestro, Mozart ou encore Messi, peut importe quel surnom nous lui donnerons. Il est ce qu'il est, à savoir Quentin Halys, actuel 485ème joueur mondial à l'ATP vainqueur d'un tournoi 15.000+H à Poitiers au mois de mars. Il écume les tournois Future et Challenger, en attendant de se faire une place parmi les meilleurs du tennis mondial. Il se fait connaitre petit à petit. Son anonymat risque d'être vite oubliée s'il continue son ascension... et c'est peut-être ça, que nous devons lui souhaiter. Continuer à se hisser au plus haut niveau.

Victor TABUTEAU